Les scientifiques s’inquiètent de l’extinction de la banane. Le sida dans la production de bananes fait des ravages dans la production mondiale.

Les bananes pourraient se raréfier dans un avenir proche. Il ne s’agit pas de pénurie, mais de la disparition complète du fruit jaune. Après avoir décimé une variété de banane autrefois courante, un champignon très résistant a refait surface.
Il s’est renforcé et menace désormais la variété de banane la plus répandue dans le monde, la Cavendish. À cause de ces bananes malades, des économies entières pourraient s’effondrer. Les solutions existantes sont trop sensibles pour être mises en œuvre. La situation est critique. Explications.

Depuis des décennies, un champignon menace le type de banane le plus populaire sur le marché. Il s’agit de la variété Cavendish que les Occidentaux connaissent bien.

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Ce type représente 90% des exportations mondiales de bananes. Pour l’instant, aucune autre variété n’est exportée. À cause d’un champignon, toute l’industrie de la banane est en péril.

Fusarium oxysporum est le nom du champignon en question. Il est à l’origine de la maladie de Panama, communément appelée flétrissure fusarienne et surnommée le « SIDA de la banane ». Le bananier endommagé est attaqué de l’intérieur.

Toutes les feuilles deviennent jaunes jusqu’à ce que la plante meure.

Les cultivateurs ont tenté de l’éliminer en utilisant les fongicides les plus efficaces disponibles. Cependant, le champignon est tout simplement trop fort. Il n’y a pas grand-chose à faire une fois que la plantation a été touchée. Pour éviter toute contamination, elle doit être abandonnée.

Les producteurs de bananes sont terrifiés par la réapparition de la maladie, qui a déjà anéanti une population entière de bananes. La banane telle que nous la connaissons pourrait disparaître dans un avenir proche.

Le commerce de la banane est menacé…

Selon Jean-Michel Risède, chercheur au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), même si les bananiers sont également atteints par d’autres champignons, virus ou bactéries, la fusariose hantera les agriculteurs.

Le champignon a anéanti le type de banane Gros Michel. Il n’a pas survécu à la maladie et n’était plus disponible dans les magasins occidentaux au début des années 1960.

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Les exportateurs se sont alors tournés vers la Cavendish. La Cavendish a connu le succès parce qu’elle pouvait survivre à une culture intense. Elle a résisté à la première vague du champignon qui a fait disparaître le Gros Michel. Cette fois-ci, le champignon s’est propagé et constitue une menace pour la Cavendish. Le secteur de la banane dans son ensemble fait les frais de ce manque de diversification.

Il existe environ 1000 à 1500 types différents de bananes dans le monde. Cependant, la Cavendish a longtemps été la norme occidentale. Ce fruit crémeux, délicieux et long de 15 cm semble être en voie de disparition de nos stands de fruits.

Les scientifiques s’efforcent de trouver des remèdes, mais la maladie se propage rapidement. Le rendement des bananes au Vietnam a déjà diminué de 71 % à cause de la maladie de Panama au cours des deux dernières décennies environ.
Des souches de la maladie ont été découvertes en Malaisie et en Asie du Sud-Est il y a quelque temps. Le fruit jaune est en voie d’extinction en Chine et aux Philippines.

Si l’on en croit la propagation du champignon en Colombie, au Pérou et dans une vingtaine de pays à travers le monde, il pourrait transcender les continents et les mers.

En Australie, des chercheurs étudient déjà la possibilité de modifier génétiquement le fruit.

Les producteurs réfléchissent à la meilleure façon de cultiver ces herbes gigantesques. Pour ce faire, ils explorent la possibilité de les faire pousser dans un compost à base de laine de roche et de coco.

Le Dr Kerma, un scientifique de l’université de Wageningen, met au point une nouvelle espèce de banane, plus résistante et plus délicieuse. Même si son étude est concluante,
Même si son étude est concluante, cette variété ne sera pas accessible dans nos supermarchés avant six ou sept ans.